Mercredi 30 avril, Marcus Thuram a donné le ton dès la 30e seconde de jeu de la demi-finale aller de Ligue des champions entre le FC Barcelone et l’Inter Milan. L’attaquant français a ouvert la marque pour l’équipe italienne d’une « Madjer », une talonnade effectuée derrière le pied d’appui. Au-delà de l’aspect spectaculaire du geste, ce but est le plus rapide de la saison en Ligue des champions, mais aussi, à ce stade, de l’histoire de la compétition. Il lançait ainsi un match fou, au cours duquel les deux formations se sont rendu coup pour coup pendant quatre-vingt-dix minutes, avant de se quitter sur un score de parité (3-3).
Au stade Giuseppe Meazza – également appelé San Siro –, devant 70 000 spectateurs, l’Inter Milan comptera à nouveau sur son précieux numéro 9 pour le match retour, mardi 6 mai (21 heures), d’autant que son binôme de l’attaque, Lautaro Martinez, reste incertain. L’avant-centre argentin, auteur de 20 buts et de six passes décisives cette saison, a été remplacé à la 46e minute de l’aller, victime d’une élongation des ischio-jambiers de la cuisse gauche.
Lors de la demi-finale aller en Catalogne, Marcus Thuram effectuait son retour dans le onze milanais après une blessure aux adducteurs. Pour la quatrième fois cette saison, un souci physique avait éloigné le puissant attaquant français des terrains une dizaine de jours. Ce qui ne l’a donc pas empêché de marquer son quatrième but en 12 rencontres de Ligue des champions – sa 18e, toutes compétitions confondues, avec les Nerazzurri en 2024-2025.
Une influence soulignée par… son absence
Egalement auteur de neuf passes décisives, l’attaquant international tricolore se révèle d’un apport très précieux dans l’animation offensive de son équipe. S’il ne l’a pas encore atteint, il se rapproche de l’objectif qu’il s’est fixé : 20 buts et autant de passes décisives par saison. Une influence mise en avant lors de son absence : la Beneamata (la « bien-aimée », surnom de l’Inter) n’a inscrit aucun but lors des trois matchs qu’elle a joués sans lui.
Né à Parme (Italie), le fils aîné de l’ancien défenseur français Lilian Thuram, champion du monde en 1998, a été formé à Sochaux (Doubs), où il a fait ses débuts professionnels sur l’aile, en Ligue 2, avant de rejoindre l’élite avec Guingamp (2017-2019), alors entraîné par Antoine Kombouaré. Après l’Hexagone, direction le club allemand du Borussia Mönchengladbach, où il a occupé la pointe de l’attaque durant quatre saisons (2019-2023, 44 buts, 29 passes décisives).
Au terme de son contrat, Marcus Thuram a rejoint l’Inter Milan en juillet 2023. Performant dès sa première saison en Italie, avec 15 buts et 7 passes décisives, il a rapidement gagné l’affection des supporteurs, étant notamment buteur face aux rivaux de l’AC Milan, lors du derby qui a offert à son club le 20ᵉ titre de champion de son histoire.
Complémentarité avec Lautaro Martinez
Rapide et puissant, Marcus Thuram, 27 ans, s’illustre tant par son efficacité dans le dernier geste que par son intelligence de jeu. Ses déplacements, ses appels en profondeur et son jeu en pivot dos au but en font un attaquant complet, qui pèse sur les défenses adverses. Sa présence libère de précieux espaces à ses partenaires, et sa complémentarité avec Lautaro Martinez fait des étincelles en Ligue des champions comme en Serie A, où il est le troisième meilleur buteur derrière Mateo Retegui (24 buts, Atalanta Bergame) et Moise Kean (17 buts, Fiorentina).
Des qualités qui ne seront pas de trop, mardi soir, pour tenter de répondre aux offensives du FC Barcelone, lequel pourra à nouveau compter sur le jeune Lamine Yamal (17 ans), brillant le 30 avril. Jugeant l’ailier international espagnol « inarrêtable », Marcus Thuram avait plaisanté à l’issue de la rencontre : « Une prise à deux sur lui [pour l’empêcher de faire basculer le match] ? Une prise à onze peut-être… »
Avant de faire face aux assauts de Lamine Yamal et des Blaugrana, Marcus Thuram et ses partenaires pourront toujours consulter les livres d’histoire. Ils se rappelleront qu’en 2010, lors du troisième et dernier sacre de l’équipe italienne dans la plus prestigieuse des compétitions continentale, l’Inter avait éliminé en demi-finales… le FC Barcelone.
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